On roule, on roule, surtout sur les portions à quatre bandes; je voudrais passer la nuit à Kalambaka, en Grèce, dans un camping propre et confortable, mais le destin en a décidé autrement et nous réserve une expérience inoubliable.
Je veux passer la frontière à Bitola (et jeter un coup d'oeil sur les ruines d'Heraklea) mais la route est trop sinueuse et encore une fois le soir tombe et il faut trouver un toit.
Près de Bitola je suis des panneaux qui indiquent un hôtel, pensant le trouver en ville; les indications (en cyrillique, mais il y a un petit dessin) nous emmènent loin dans la montagne - trop tard pour faire demi-tour - et nous parvenons à une sorte de village de vacances à la communiste, dans un site enchanteur, mais complètement délabré. Un préposé très surpris par l'apparition de deux femmes occidentales nous désigne une chambre (elles sont au nombre de quatre à l'intérieur de bungalows tous semblables). Le village semble désert. Nous sommes fatiguées et rêvons d'une douche. Malheureusement pas de douche; pas de bouchon à la baignoire; et l'évier s'écoule directement dans la corbeille à papiers placée à cette intention - ou sur nos pieds ! Toilette selon les moyens du bord, et puis nous partons à la recherche de nourriture. Au centre du village un immense restaurant circulaire...vide; nous sommes les seules convives ! Je crois comprendre que le garçon (qui ne parle ni allemand ni anglais) nous suggère le plat du jour; on demande de la bière et on nous apporte...une bouteille de vin ! Qui n'est pas de la piquette. Repas mémorable, plat indéfinissable, fous rires garantis. Sommes finalement un peu pompettes, tant mieux, nous permettra de ne pas voir les bêtes qui partagent certainement notre chambre. Au milieu de la nuit, un groupe de fêtards bruyants réintègrent leur bungalow, et puis c'est la paix jusqu'au matin.
Nous faisons un tour du village, pour constater que presque toutes les infrastructures communes sont en mauvais état, vitres brisées, portes manquantes, toitures éventrées; un berger fait paître ses moutons dans la pelouse...
Le breakfast est une aventure; pas de thé pour moi, pas de lait pour Marie, et elle se rabat sur un café infect; une omelette baignant dans l'huile et pas de pain... malgré mes demandes dans toutes les langues. Et lorsque nous terminons ce festin, le groupe de la nuit fait irruption et reçoit ... de la soupe avec du pain !!
Malgré ces péripéties alimentaires, il est honnête de dire que le garçon est charmant et qu'il fait son possible pour nous satisfaire - mais que peut-il donner s'il n'y a rien ?
Quelques années plus tard, quand nous irons en Roumanie, nous comprendrons le rôle des pénuries dans les sociétés communistes, et aussi l'étonnement que notre apparition a dû causer dans ce village boudé en pleine saison, même par les autochtones.
NDLR. Bitola est maintenant en Macédoine
Je veux passer la frontière à Bitola (et jeter un coup d'oeil sur les ruines d'Heraklea) mais la route est trop sinueuse et encore une fois le soir tombe et il faut trouver un toit.
Près de Bitola je suis des panneaux qui indiquent un hôtel, pensant le trouver en ville; les indications (en cyrillique, mais il y a un petit dessin) nous emmènent loin dans la montagne - trop tard pour faire demi-tour - et nous parvenons à une sorte de village de vacances à la communiste, dans un site enchanteur, mais complètement délabré. Un préposé très surpris par l'apparition de deux femmes occidentales nous désigne une chambre (elles sont au nombre de quatre à l'intérieur de bungalows tous semblables). Le village semble désert. Nous sommes fatiguées et rêvons d'une douche. Malheureusement pas de douche; pas de bouchon à la baignoire; et l'évier s'écoule directement dans la corbeille à papiers placée à cette intention - ou sur nos pieds ! Toilette selon les moyens du bord, et puis nous partons à la recherche de nourriture. Au centre du village un immense restaurant circulaire...vide; nous sommes les seules convives ! Je crois comprendre que le garçon (qui ne parle ni allemand ni anglais) nous suggère le plat du jour; on demande de la bière et on nous apporte...une bouteille de vin ! Qui n'est pas de la piquette. Repas mémorable, plat indéfinissable, fous rires garantis. Sommes finalement un peu pompettes, tant mieux, nous permettra de ne pas voir les bêtes qui partagent certainement notre chambre. Au milieu de la nuit, un groupe de fêtards bruyants réintègrent leur bungalow, et puis c'est la paix jusqu'au matin.
Nous faisons un tour du village, pour constater que presque toutes les infrastructures communes sont en mauvais état, vitres brisées, portes manquantes, toitures éventrées; un berger fait paître ses moutons dans la pelouse...
Le breakfast est une aventure; pas de thé pour moi, pas de lait pour Marie, et elle se rabat sur un café infect; une omelette baignant dans l'huile et pas de pain... malgré mes demandes dans toutes les langues. Et lorsque nous terminons ce festin, le groupe de la nuit fait irruption et reçoit ... de la soupe avec du pain !!
Malgré ces péripéties alimentaires, il est honnête de dire que le garçon est charmant et qu'il fait son possible pour nous satisfaire - mais que peut-il donner s'il n'y a rien ?
Quelques années plus tard, quand nous irons en Roumanie, nous comprendrons le rôle des pénuries dans les sociétés communistes, et aussi l'étonnement que notre apparition a dû causer dans ce village boudé en pleine saison, même par les autochtones.
NDLR. Bitola est maintenant en Macédoine
2 commentaires:
Moi j'attends cette guerre de Troie avec impatience, Virginie! Au boulot!
Patience, patience... Pour obtenir des vents favorables, Iphigénie a dû se sacrifier...
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