mardi 12 février 2008

Arrivée en Hongrie




Revenons à nos moutons: en cette année 86, nous quittons le Burgenland en Autriche pour pénétrer en Hongrie; un record d'attente et de formalités administratives aussi inutiles que contraignantes - record qui sera seulement battu par notre entrée en Bulgarie en 89 ! En fait nous y passons une après-midi complète et je vois s'envoler mes projets de visiter quelques châteaux en cours de route; lorsque nous passons enfin la frontière, je stoppe à la première pompe (je sais que le carburant est ridiculement bon marché et j'ai attendu ce moment pour faire le plein) et j'apprends... qu'il faut des bons spéciaux à acheter à la frontière ! Donc retour sur nos pas et difficile explication de notre cas à un douanier qui croit que nous quittons la Hongrie.


Finalement happy end, et nous roulons vers le lac Balaton, où j'ai projeté de camper; nouvelle déception: tous les campings (style camps de concentration) sont archi-complets; le soir tombe, il faut trouver une solution.


Et on trouve ! Dans un petit terrain vague au bord de la route, une caravane avec une enseigne: zimmer frei. Et assis sur des pliants, les propriétaires attendent les clients... Le côté administratif (une des clés du communisme) est assuré par une jeune fille polyglotte disparaissant sous les dossiers, et nous voilà en route derrière notre propriétaire, qui conduit une vielle Renault plus bringuebalante que ma Peugeot. La maison est ce qu'on appelle là-bas une villa, nous sommes chaleureusement reçus par madame et la jeune demoiselle, et nous nous demandons s'ils vont tous loger en même temps que nous...Mais non, on nous laisse la maison, seul le proprio dormira discrètement dans le garage, au sous-sol, et nous laissera tous les jours un panier de fruits du jardin. C'est évidemment plus cher que le camping, mais pas trop, et tellement plus agréable, aussi nous restons plusieurs jours. Et c'est là que je découvre que Marie héberge une colonie de poux attrapés au camp où elle a séjourné avec Stéphanie (sa grande amie) juste avant de partir...Essayez de m'imaginer expliquant mon cas dans une pharmacie communiste hongroise: je ne connais le mot pou ni en allemand ni en anglais ! On me vend une lotion avec posologie en hongrois dont je me méfie un peu, à tort, car les poux disparaissent en quelques jours.
Plus tard, lorsque j'irai en Roumanie, je retrouverai le même type de maison, et le même type de vie, cuisine au gaz, ibric pour le café, meubles de qualité médiocre, identiques pour tous, et une tendance à l'envahissement par les tapis et les napperons. Nos proprios ne parlent ni anglais ni allemand mais sont très aimables, et je devine que cette location est pour eux un appoint d'argent qui compense largement le fait de devoir vivre chez des parents en attendant. Nous retrouverons ce type de logement dans les années 90, en Tchéquie.

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