mardi 22 septembre 2009

Adieu Ouzbekistan


A moins que ce ne soit un au revoir ? Non, car Dostlik mourra de sa belle mort début 2007 et nous n'aurons plus de candidats au voyage.

Sans regret, car je me tourne vers d'autres projets. Après tout, il faut varier.

L'heure des voyages solitaires n'est pas encore venue ! Pendant deux ans, je m'offre un guide personnel... Il a tout pour m'apprendre l'autonomie qui me manque encore: un baroudeur d'élite, sur la route depuis la fin de l'adolescence, reconverti dans l'accompagnement de touristes pour Vreemde Kontinenten, à Gand. C'est comme cela que commencent les vraies aventures.

Aux quatre voyages que nous avons fait ensemble, je consacre un nouveau blog et je vous invite à m'y suivre... (si vous n'en avez pas marre)



Dîner d'adieu chez le consul











Gulya aime le style ostentatoire des gens qui ont réussi; la réception chez le consul est digne de l'orient fastueux: table bien garnie, musiciens, danseuse... Bien que nous soyons dans la communauté russe, les mets et les traditions sont ouzbek: remarquez le superbe tapchan où sont installés les musiciens, ainsi que le consul, entouré de ses favorites comme un émir...

Le coton




Toujours la grande ressource de l'Ouzbekistan... C'est une culture ingrate, qui demande beaucoup de travail. Il faut voir toutes ces femmes penchées dans les champs, sous le soleil, s'écorchant les mains pour un salaire de misère.

Mon Samarcande






















Dernier tour solitaire, puisque Gulya est à Tachkent; invitation dans un atelier de couture, par des jeunes filles rieuses avides de contacts; marché où je crois retrouver les omouls du Baïkal; photos d'écoliers facétieux qui parlent tous ensemble, voulant essayer leur anglais; et surtout dernière photo de la medersa Oulough Beg, avec la coupole du Gour Emir en arrière-plan. Ultime vision d'une perfection architecturale.

Le mausolée de Daniel




De retour à Samarcande, Gulya prend le taxi collectif pour Tachkent, où elle veut passer une journée en famille (sa mère et sa fille y sont toujours); je reste seule avec le groupe, et Olga qui s'occupe des visites culturelles. Je profite d'un peu de temps libre pour me rendre au mausolée de Daniel, tombe qui renfermerait les ossements du fameux prophète, ossements qui grandiraient chaque année de quelques centimètres, ce qui explique les dimensions du tombeau: 18 mètres ! C'est un lieu très tranquille, livré à la ferveur des trois religions du livre, puisque le prophète est vénéré aussi bien par les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans. Ceci dit, je n'ai vu que des Musulmans en prière, et un cimetière émouvant en haut de la colline. Aucun touriste.

Shahrisabz
















Berceau de la famille de Tamerlan, Shahrisabz est une ville provinciale consacrée à la gloire du grand homme. Un palais gigantesque (en ruine) témoigne de la mégalomanie de l'émir. Sur l'immense place à la soviétique, au pied de l'inévitable statue de Tamerlan, les couples nouveaux mariés se rassemblent au son des trompes traditionnelles. Admirez les proportions gigantesques du monument et essayez de l'imaginer restauré, à l'image du Reghistan de Samarcande...

dimanche 20 septembre 2009

L'envers du décor











Sur la route de Shahrisabz, Gulya décide un arrêt dans un village; c'est tout à fait imprévu, bien dans son esprit fantasque et impulsif. Contre toute attente, c'est une réussite: une paysanne consent à nous recevoir dans sa maison en pisé, que l'on aperçoit en arrière-plan. Elle porte la robe au motif traditionnel, particulier à toute la région, que l'on retrouve également au Xinjiang (Chine), chez les Ouïgours.
Dans la maison, un seul meuble: la TV. Tout le quartier arrive, attiré par cette attraction rare: des touristes ! et l'on partage pour nous un melon...Notre chauffeur doit servir d'interprète, car ni Gulya ni Olga ne parlent ouzbek (langue apparentée au turc).
Hospitalité, mais aussi curiosité, de part et d'autre; de quoi vivent donc ces gens très démunis ? le coton, un peu de culture maraîchère; quelques poules, une chèvre. Et ces enfants, vont-ils à l'école ?
Nous voilà loin des splendeurs architecturales de Samarcande !

De ce lieu où souffle l'esprit: Samarcande





























Retour ébloui à Samarcande, le Reghistan, le Gour Emir, et le beau coran de la mosquée Bibi Khanum; à la nécropole Shah-i-zindah, rien que des échafaudages; Olga vitupère le gouvernement, c'est une honte de restaurer, il fallait tout laisser dans l'état... c'est oublier qu'à Samarcande tout a été restauré, et heureusement ! Juste que je déplore la disparition du vieux marché, rasé pour construire une route rapide; ne reste plus, en fait de marché, que le marché couvert près de Bibi Khanum. Je serais curieuse de revoir Samarcande, 4 ans plus tard...

Le lac Aydar Kul




Surgit comme ça, en plein désert... abrite d'innombrables espèces d'oiseaux, et ses alentours sont le refuge de nombreux animaux; c'est un lac artificiel, formé par un déversement du réservoir de Chardara, au Kazakhstan tout proche (et le réservoir est formé par un barrage sur le Syr-Daria, ainsi vous savez tout). Contrairement à la mer d'Aral, il n'arrête pas d'augmenter !!!

Pour nous, pas de safari ou d'observation d'oiseaux, juste un pique-nique et une baignade en attendant l'inévitable friture de poissons. Infrastructure touristique réduite à sa plus simple expression... Je n'imagine pas Préférence dans cet endroit !!

Le Kizylkum des Kazakhs











Après Nourata, c'est le désert du Kyzilkum, royaume de quelques Kazakhs dont beaucoup vivent encore sous la yourte, même s'ils sont devenus sédentaires. Camp pour touristes, mais à la dure, avec sanitaires basiques et malpropres (heureusement il y a les dunes); pourtant nos petites dames tiennent le coup, alors que Gulya et Olga flanchent et dorment... dans le minibus. Moi j'ai super bien dormi dans ma vaste yourte pleine de tapis, et aucune araignée ne m'a attaquée. Feu de camp, barbecue et promenade en chameau, un bon moment. Désert de sable parsemé de buissons de sacsaul, et les chameaux qui s'arrêtent à chaque instant pour brouter...

Nourata




Nourata est une petite ville au nord de Boukhara, étape obligée vers le le lac Aydar Kul. Elle s'enorgueillit d'une source miraculeuse (bienheureux poissons), d'une belle mosquée des voyageurs et d'une citadelle sogdienne en ruine. Nous déjeunons chez l'habitant; admirez la table, mais ne croyez pas que cette hospitalité soit spontanée; beaucoup de familles reçoivent les touristes pour améliorer leur ordinaire, c'est - je trouve - une intéressante initiative qui permet de comparer les coutumes, beaucoup mieux qu'à l'hôtel.

Les pétroglyphes de Sarmich











Une expédition comme je les aime...Dans les gorges de Sarmich subsistent plus de 3000 pétroglyphes, dont l'origine va de l'âge du bronze au ... moyen âge. Personne ne s'est cassé la figure, puisque la plupart des dames du groupe sont restées en bas...

Fouilles de Païkend







Ne reste plus grand chose de la glorieuse cité de Sogdiane, détruite par les Arabes et tombée dans l'oubli; fouilles enfin entreprises (sous les Soviétiques abandon total) et embryon de musée; excursion pleine de nostalgie: j'aurais bien aimé être archéologue ! Gulya et moi on s'amuse à ramasser des tessons de poteries... parmi mes souvenirs les plus précieux à Ligny !

Le vieux Boukhara





























Loin des lieux touristiques, les rues défoncées, les maisons en pisé, le petit peuple ordinaire, et la joie de deux enfants qui reçoivent une sucette...