mardi 15 septembre 2009

Khujir
















Comment peut-on vivre ici ? Khujir, la seule bourgade de l'île, étale ses maisons en bois le long d'allées de terre qu'on imagine un bourbier au printemps... De quoi vit-on ? La pêche de l'omoul, les cultures - des champs de pommes de terre à l'infini. L'hiver doit être mortel, l'ennui aussi.
Nikita est un petit malin, il a construit une sorte de camp d'isbas de vacances, avec une cantine, pour les touristes; car il y a des touristes, des Russes, et des routards étrangers. Ce n'est guère propre, mais il n'y a rien d'autre... Comme nous n'avons pas réservé, pas de place pour nous, et Nikita nous propose une chambre chez l'habitant (en fait ça nous plaît).
Le confort de notre chambrette est spartiate : deux méchants lits de planches, pas d'électricité - mais la bougie est fournie - pas d'eau (admirez la salle de bains commune dans la cour, un ingénieux système de réservoirs d'eau, qu'il ne faut pas oublier de remplir !), et le petit coin nauséabond loin, très loin au fond du champ de patates.
A la cantine, on nous demande si nous sommes végétariennes... Réponse négative, alors on nous sert un omoul en papillote, insuffisamment cuit, nous fixant de ses gros yeux. Dès le lendemain nous serons végétariennes, mais les légumes sont immangeables; à part la kacha du déjeuner (porridge à la russe), rien ne passe; vous qui voulez maigrir, je vous conseille des vacances à Khujir.
A l'épicerie où nous imaginons acheter quelques provisions, les inévitables omouls...
Les gens sont très pauvres et achètent à crédit.
Photo 3: ce n'est pas une cabane à outils, mais une habitation

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