lundi 29 juin 2009

Quand les rivières charriaient de l'or...


Après les diamants, le métal jaune; arrêt à Pilgrim's Rest, un ancien village de chercheurs d'or, transformé en musée de plein air, avec figurants et ambiance d'époque; sur la liste de l'Unesco... Agréable, mais très très commercial ! Il est loin le temps des pauvres diables qui perdaient leur santé dans l'espoir de faire fortune (bien peu ont réussi), et vivaient dans des conditions plus qu'aléatoires; un épisode de pionniers, transformé en attraction touristique.

Les diamants sont éternels







Eh oui... L'Afrique du Sud regorge de ces petits machins brillants qui plaisent tant aux femmes ! Visite sous haute sécurité d'une mine exploitée par De Beers; j'ai peu de souvenirs des explications techniques - mais par contre je n'ai pas oublié combien j'étais ridicule avec ce casque bleu sur la tête ! Mine mythique, car c'est là qu'on a découvert le plus gros diamant de l'histoire (3024,75 carats). A la boutique de souvenirs, j'avais fait mon choix (le collier festonné), mais j'ai eu peur de dépasser le plafond de ma Visa...



Ceci dit, il s'est trouvé plusieurs personnes dans le groupe pour acheter une babiole, malgré les prix. Remarquez aussi que monsieur Robin est déjà à l'écart, prêt à se perdre ou à manquer les explications du guide.

Les Ndebele







L'une des trois grandes ethnies originaires de l'Afrique du Sud, avec les Zoulous et les Xhosas (Mandela est xhosa).



Vaincus et repoussés par les Boers, ils peuplent actuellement le nord du Transvaal et le sud du Zimbabwe. A partir de 1948, la politique de l'apartheid les a confinés dans une réserve (bantoustan) plus ou moins indépendante, qui a finalement réintégré l'Afrique du sud en 1994.



Comme les autres ethnies noires, ils survivent par des emplois subalternes dans les grandes villes, Pretoria notamment. Parallèlement ils tentent de sauvegarder leurs traditions séculaires et sont aidés par le tourisme dans la promotion de leurs talents artistiques.



Les femmes décorent leurs maisons de motifs géométriques très colorés; elles portent des anneaux autour du cou et de la taille, et des vêtements de couleurs vives; elles vendent un petit artisanat plutôt industriel mais très joli...



Visite près de Pretoria d'un village reconstitué, un "zoo humain" en quelque sorte, peuplé de figurants qui rentrent dans leur township le soir. Ethique, pas éthique ? A vous de voir.

vendredi 26 juin 2009

Viande à gogo




Ce blog est bien sérieux me direz-vous... Beaucoup plus que le groupe, qui est tout à fait décidé à s'amuser sans mauvaise conscience. On n'en peut rien, n'est-ce pas, si on est né blanc et européen ?


Repas au "Carnivore restaurant", qui sert sur d'immense brochettes 5 sortes de viande exotique: zèbre, girafe, impala, crocodile, autruche (pas de lion). Avec une bonne bière fraîche. Est-ce bien permis de chasser tous ces animaux-là ? C'est très bon mais j'ai l'impression de manger les pensionnaires d'un zoo.


Le personnel est noir, et à l'entrée accueil assuré par un zoulou d'opérette. Admirez ses pieds chaussés de tongs...


Au cas où vous souhaiteriez l'adresse, voici le site du resto.


jeudi 25 juin 2009

Pretoria







Capitale administrative de l'Afrique du sud. Ville sans attrait particulier, à part quelques constructions "coloniales" qui abritent les institutions ou des musées.



Nous logeons à l'Holiday Inn; de ma fenêtre je rêve devant le panorama de la ville, exercice que je pratique partout dans le monde: c'est nul à regarder, mais c'est Pretoria, ou Rio, ou Tachkent, ou Bamako... Comme lorsque je rêve sur une carte, ce que je fais depuis l'enfance.



Photos: la ville vue de ma chambre, le cercle de chariots autour du Voortrekker Monument (symbolisant les batailles contre les Noirs) et la ville au loin, Melrose house museum (style anglais)

Le Voortrekker Monument


Arrêt incontournable avant l'arrivée à Pretoria, cet affreux monument à la gloire des pionniers hollandais et du "grand trek".

Pour vous résumer l'histoire, les Boers révoltés contre les Britanniques, maîtres de la colonie de Capetown, qui venaient d'abolir l'esclavage, décident de partir vers le nord (Natal)- qu'ils pensent vide- pour y créer leur propre république. Cela se passe entre 1835 et 1840. Epopée héroïque, long cortège de chariots, fermiers fanatiquement religieux, décimés par les maladies, les animaux sauvages et surtout les tribus noires, car ces terres sont loin d'être vides ! Démêlés avec les Ndebele et les Zoulous, qu'ils finissent de vaincre à la bataille de Blood River. Les Boers créent alors leurs propres républiques ( Transvaal et Orange), reconnues plus tard par les Britanniques.

Ces événements sont la base du nationalisme afrikaner, et aussi l'origine de l'apartheid, car le protestantisme rigoureux qu'ils pratiquaient leur enseignait l'infériorité des Noirs, leur non-humanité. L'apartheid devint la loi lorsque les descendants des Boers furent au pouvoir en Afrique du Sud.

Visiter ce temple du nationalisme (beaucoup de monde, mais... pas de Noirs), c'est déroutant; on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec les Conquête de l'ouest aux USA et le manichéisme dse livres d'histoire ou des films: d'un côté les Blancs héroïques et de l'autre les méchants Noirs ou Indiens, des sauvages qu'ils faut anéantir - sur leur propre sol.

mercredi 24 juin 2009

Soweto (south western township)




4 millions d'habitants (peut-être plus), 100 km2, banlieue noire de la ville de Johannesburg. Bruxelles compte "seulement" 1 million et demi d'habitants...


Célèbre pour ses émeutes contre l'apartheid.


Ce qui frappe d'emblée, ce sont les inégalités: quartiers chic, maisons fastueuses de Winnie Mandela, de Desmond Tutu... Musée de l'apartheid dans un quartier aéré et sécurisé. Mais si le car s'aventure dans la périphérie, ce sont des bidonvilles lamentables à perte de vue, les plus pauvres d'Afrique paraît-il, mais j'ai vu depuis tant de pauvreté en Afrique que je ne sais plus...

La violence



Si on en croit la presse, le site de la diplomatie belge et le Lonely Planet, l"Afrique du Sud est le pays le plus violent du monde, avec un taux de criminalité record.


Nous avions reçu des consignes strictes: pas de sortie la nuit, ni de tour au petit matin à la plage, pas de bijoux ostentatoires, garder un oeil sur les bagages.


Ce qui n'a pas empêché une agression sur la plage de Durban (3 personnes délestées de leurs bijoux en or et de leur portefeuille) et un vol de matériel photographique... dans le car.


Evidemment de nombreuses histoires plus dramatiques les unes que les autres circulaient: réalité? fantasmes ? Je trouvais pour ma part notre voyage hautement sécurisé, bons hôtels, sites touristiques majeurs etc


La profession de vigile est florissante en Afrique du Sud, et les belles propriétés sont surprotégées, systèmes d'alarme sophistiqués, chiens méchants, et bien entendu tout le monde est armé.


J'ai constaté la même chose récemment au ... Guatemala. Violence conséquence des inégalités sociales; vaste débat, que je ne vais pas résoudre ce matin.


Colette zappait souvent certaines activités du groupe qui lui déplaisaient; elle prenait un taxi et rejoignait des contacts locaux, toujours à l'affût d'un bon papier à rédiger. J'enviais son aisance, et je me disais: un jour je ferai comme elle, mais il m'a fallu encore du temps avant de me lancer...
Photo: la plage de Durban

mardi 23 juin 2009

L'île


Robben Island, bien sûr, l'île ou fut emprisonné Nelson Mandela. Huis clos entre deux acteurs noirs (impressionnants) qui répètent Antigone. Jubilatoire, subversif, universel. Cette pièce de théâtre ne pouvait pas mieux tomber... J'ai passé une soirée exaltante.

Au théâtre de poche jusqu'au 27 juin.

Lien: l'article du Soir

Mise au point


D'aucuns m'ont dit: toi tu pars au pays de l'apartheid ??? A cela j'ai rétorqué que depuis l'élection (démocratique) d'un président noir en 1994, l'apartheid est officiellement hors-la-loi, même s'il persiste dans les têtes et parfois dans les faits. Qu'on me cite un pays d'Afrique qui ne soit pas une dictature civile ou militaire, où règnent la misère, la corruption et les inégalités, quand ce n'est pas la guerre ou la famine !!! Le rôle historique et héroïque de l'ANC est indéniable, et les dérives actuelles ne peuvent pas le faire oublier.

André Brink


Et le pays dans tout ça ?? Ne croyez pas que je sois partie en Afrique du Sud à la légère ! J'avais avalé tous les bouquins d'André Brink, les bons et les moins bons, et bien sûr Nadine Gordimer (prix Nobel de littérature 1991) et aussi J.M. Coetzee. Mon préféré reste André Brink, avec ses romans et ses belles histoires d'amour, toujours dans un cadre historique rigoureux. Tous les trois bien entendu opposés à l'apartheid... Et last but not least, je m'étais passionnée pour la vie et l'action de Nelson Mandela.

Grâce à Colette, j'ai appris beaucoup de choses sur la politique africaine, et sud-africaine en particulier. C'était mon premier contact avec l'Afrique noire, et je ne pouvais pas rêver meilleur mentor.

Pour André Brink je vous renvoie à Wikipedia, car la liste de ses romans est longue; sûrement vous connaissez "Une saison blanche et sèche", dont on a tiré un film -pas mal mais bien inférieur au livre.


Monsieur Robin




Monsieur Robin était un des "single" du groupe. Encore bien de sa personne, d'excellente éducation, très à l'aise financièrement, il aurait pu être un excellent parti pour notre amie Monique, qui était sa voisine dans le car. Mais..., car il y avait un "mais" de taille, monsieur Robin était atteint de la maladie d'Alzheimer, ce que tout le monde a pu vérifier, particulièrement Gaétan, obligé de gérer bien des situations cocasses. Monsieur Robin perdait ses clés, ou son portefeuille, se perdait lui-même et ne se souvenait plus des consignes ou des rendez-vous. Il se trompait de chambre ou manipulait les clés à l'envers; il sortait le soir pour une promenade et était ramené par les vigiles car il confondait les hôtels et se plaignait de la disparition de sa chambre... etc etc. Il gardait en toute circonstance une exquise politesse, même quand il accusait le personnel de lui avoir volé un objet qui se trouvait dans sa poche...


Bien sûr ce monsieur avait avant tout besoin de soins, et il était impardonnable de la part de sa famille de l'avoir inscrit dans ce voyage sans encadrement; le mal étant fait, il a fallu gérer, ce qu'a fait le groupe - et surtout Gaétan - avec plus ou moins de bonne volonté. Il reste dans notre mémoire la source de nombreuses situations absurdes et folkloriques.


Sur la photo de groupe, il est aisément reconnaissable (en bleu), il est le seul à avoir "oublié" de revêtir le ti-shirt cadeau du Soir, notre uniforme (juste pour le cliché); sur l'autre photo, il souffle la bougie de ses ... 81 ans, date dont il ne se souvenait évidemment pas.

PS. Ne me cherchez pas dans le groupe, je prends la photo...

Le staff


Quand je me remémore ce voyage- avec beaucoup d'émotion et de nostalgie - je dois bien avouer que nous avons bénéficié d'un staff exceptionnel. D'abord Jean, le guide "culturel", expatrié d'origine belge, retraité: un homme charmant, cool, mais aux connaissances culturelles très limitées... Colette et moi nous avions souvent des fous-rires à ses commentaires erronés au micro; mais impossible de lui en vouloir... Et puis Gaétan, le représentant de l'agence Préférence, un homme sympathique et énergique, qui avait beaucoup à faire pour répondre aux doléances incessantes de son troupeau, rarement satisfait des hôtels ou des repas; il était flanqué de sa femme et de sa mère (!!!), la première le secondant, et la deuxième l'accaparant; j'ai appris par la suite que son seul paiement était le voyage gratos... Sur la photo il manque Brian, le chauffeur, un petit comique très galant avec les dames; il faut aussi mentionner le car, en fin de vie, plutôt essoufflé, dont la porte de la soute s'ouvrait en pleine course, et qui tombait régulièrement en panne dans les cols de montagne...
Photo, de gauche à droite: Jean, Colette, Gaétan et sa femme

lundi 22 juin 2009

Colette Braeckman


Célèbre journaliste au Soir, spécialiste de l'Afrique, Colette ne pouvait pas être une meilleure accompagnatrice... Solitaires toutes les deux, nous nous sommes assises ensemble dans le car; une femme chaleureuse, intelligente, remarquablement documentée; pour moi un coup de chance extraordinaire: sa personnalité attachante a été un des grands facteurs de réussite de ce voyage.

Pour ceux qui ne la connaissent pas: tapez son nom sur Google, et vous aurez de la lecture pour la soirée - au moins.

Amis pour la vie


Impossible de relater le voyage en Afrique du Sud sans les mentionner en tout premier lieu. Dès l'avion -Toni et moi avions des sièges voisins - nous avons sympathisé; ils ont été témoins de ma syncope (presque) habituelle (manque d'oxygène ? chute de tension ? aucun médecin ne se prononce); ils ont ri de ma demande au steward (please, open the window), et depuis, on ne s'est plus quittés.

L'amitié ne s'est pas évanouie au retour en Belgique: nous nous revoyons régulièrement autour d'un bon dîner, une tournante, une fois à Warneton, chez Françoise et Raymond, une fois à Bruxelles chez Toni et Nicole, une autre fois chez Monique, la soeur jumelle de Nicole (qui est veuve), et bien sûr une fois à Ligny.

Je leur dédie le récit de nos aventures africaines.

Peterhof et Tsarskoie Selo


Pour compléter le tout, nous partons en car visiter les deux châteaux d'été des tsars; visite guidée minutée, et comme c'est l'été et le tricentenaire de la ville, je vous dis pas la cohue ! Quelle chance j'ai eu de voir ces palais bien tranquillement avec Françoise, trois mois auparavant. La différence intéressante, c'est que les jets d'eau de Peterhof sont en action, et que la mer (le golfe de Finlande) n'est plus gelée...

C'est ici que se termine ma croisière Moscou StPetersbourg avec le Soir (mon quotidien) et Préférence (agence haut de gamme); bilan à la fois positif et négatif; faut croire que le positif l'a emporté, puisque l'hiver suivant (en novembre 2003 exactement) j'ai rempilé avec les mêmes pour l'Afrique du Sud. A suivre...

Spectacles


Je vais aussi au cirque - pas d'animaux, juste des acrobates, mais quels acrobates ! Il n'y a que les Chinois pour leur faire concurrence. Et le dernier jour, on a le choix entre shopping et concert à l'Institut Smolny. Ceux qui connaissent l'histoire russe n'ignorent pas l'importance de ce bâtiment et comprennent immédiatement où va mon choix... Musique classique et méditation sur le passé.

St Pétersbourg est une des villes les plus intéressantes d'Europe; deux visites et je n'ai bien sûr pas tout vu ! C'est comme Paris ou Londres, on peut y aller 20 fois et encore découvrir.

St Pétersbourg again




Avec Françoise, c'était sous la neige, cette fois, c'est sous le soleil; la ville est en fête, pour ses 300 ans, ce qui signifie du monde partout, dans les rues, dans les musées, gratuits pour l'occasion. A l'Ermitage, la foule est tellement dense dans le hall d'entrée que certains portefeuilles se font la belle, eh oui, les pickpockets sont aussi de sortie (pas le mien, j'ai désormais une cachette imparable). Par chance, ma visite inclut quelques nouveautés, notamment une promenade en bateau sur les canaux et la Neva (souvenez-vous, en février, tout était gelé...), une visite du palais Youssoupov (qu'est-ce qu'il était beau, Felix Youssoupov, célèbre pour avoir assassiné Raspoutine) et surtout une balade sur l'immense place des palais, en réfection et invisible en hiver. Réception (rien que pour notre groupe) dans le luxueux palais Youssoupov, où l'on peut constater le manque d'éducation de certains, se jetant sur les toasts au caviar dès l'arrivée des plateaux. Et de caviar, il en est encore question à la fameuse épicerie Elisseiev (sur la très longue perspective Nevski), qui servait autrefois les aristocrates, et s'est démocratisée pour les nouveaux riches et les touristes. On y trouve à peu près de tout, de la vodka au Sevruga, en passant par le saumon fumé et la confiture de canneberges. En soirée j'assiste à un ballet classique - Giselle - dans le somptueux décor du théâtre de l'Ermitage. Pas que j'aime vraiment, juste pour l'ambiance et le lieu.

Le lac Ladoga


De canal en canal, d'écluses en retenues, on finit par arriver au lac Ladoga, que l'on traverse .... de nuit ! Jugé sans intérêt, ce parcours sur une véritable mer intérieure. Moi, par contre, je raffole de cette immensité et je traîne sur le pont jusqu'à la nuit. Car si dans ce blog je n'épargne pas mes critiques sur certains sujets, je me dois de préciser que j'adore la Russie, ou du moins une certaine vision de la Russie, puisée dans la littérature et la musique. A 9 ans je dévorais Michel Strogoff; à 11 ans j'écoutais en boucle "Dans les steppes de l'Asie centrale" de Borodine, un des rares disques que je possédais à l'époque. Je connais l'histoire russe, j'adore les films d'Eisenstein et j'ai même réussi à regarder ceux de Tarkovski jusqu'au bout (avec une préférence pour celui qui relate la vie d'Andrei Roublev). Un de mes rêves est le Transsibérien. En attendant, mélancolie du Ladoga et des forêts de Carélie.

dimanche 21 juin 2009

Mandroga


Après Kiji, la navigation reprend vers St Pétersbourg. Arrêt suivant à Mandroga, village de vacances tout neuf, véritable entreprise touristique à l'américaine - business parfaitement intégré par les Russes.

C'est très séduisant: isbas aux chambranles sculptés, restaurants "typiques", aire de barbecues (pouvant recevoir 1200 personnes à la fois !!!!), innombrables boutiques vendant de l'artisanat industriel, musée de la vodka, du samovar, zoo, musiciens ambulants jouant toutes les rengaines russes, personnel déguisé en moujiks et j'en passe... Ici on peut lâcher les groupes, aucun danger de se perdre, et tout à portée de main. Ce village imaginé par un homme d'affaires de St Pétersbourg absorbe tous les bateaux de croisière et reçoit les nouveaux riches de la métropole pour le we dans ses bungalows de charme ou son hôtel de luxe.

Voilà donc un des ces "villages Potemkine" créés autrefois par le favori pour faire croire à Catherine II que son pays est prospère... Rien de nouveau sous le soleil.

50 km plus loin, le petit village de Svirstoy, autrefois escale des bateaux de croisière, se meurt en silence; d'ailleurs qu'y a-t-il à y voir, sinon des retraités, comme à Goritsy, qui font les honneurs de leur maison pour adoucir leur misérable retraite.

A ce propos j'ai déniché un article passionnant, qui dénonce tout cela, chiffres à l'appui. Pour ceux qui comme moi ont la fibre sociale et la passion de la vérité. Et l'horreur du formaté.

La Carélie




Encore un mot que j'aime... Et je n'ai pas été déçue par les paysages, l'infinie solitude des forêts, la plaine à perte de vue, la majesté des bouleaux, la lenteur obligée des distances; décor de tout amoureux de la littérature et de la musique russe. Nostalgie.
PS A cette époque, je faisais des photos "panoramiques"; excusez le piètre résultat de ma reproduction...

samedi 20 juin 2009

Ile Kiji











Indigestion d'églises et de monastères ? Réveillez-vous, voici le chef d'oeuvre du coin, les églises en bois de l'île Kiji, garanties sans un seul clou... 1714 pour la petite, et 1764 pour la superbe église aux 22 coupoles. J'avoue avoir faussé compagnie au groupe pour me promener dans l'île, y admirer ses belles maisons en bois et ...son cimetière; dans chaque enclos est prévu un banc pour venir trinquer à la vodka avec le mort. Que nos cimetières sont tristes !!

Le monastère de Kirillov




Ou Saint-Cyril-du-lac-blanc; une vraie ville plus qu'un monastère; plusieurs églises, une enceinte imposante, un kremlin forteresse autant qu'un lieu de pèlerinage. Un des plus imposants monastères du nord de la Russie, avec celui de Solovski; heureusement il n'a pas subi le même sort sous les Soviétiques: alors que Solovki devenait une prison, Kirillov, après l'assassinat de son archimandrite, fut nationalisé et transformé en musée régional; à défaut d'être entretenu, il n'a pas été détruit. Maintenant il est rendu à l'église et ... aux touristes. Nombreuses oeuvres d'art dans les églises et ambiance un peu militaire de l'ensemble.

vendredi 19 juin 2009

Isbas et tourisme


Escale à Goritsy, dont le seul intérêt est de se trouver à 8 km du monastère de Kirillov, au programme de tous les TO. C'est un pauvre village d'isbas colorées, qui vit de la pêche (j'ai goûté le poisson sèché, dans mon souci habituel d'exotisme; verdict: pas terrible) et d'un tourisme inespéré, depuis l'afflux de groupes pour le monastère. On y trouve des pulls en lin, spécialité de la région, du caviar de seconde zone et de la vodka à des prix plancher. Comme on nous laisse une demi-heure pour flâner dans les boutiques de l'embarcadère, quelques petits curieux - dont je suis- en profitent pour se promener dans le village. Un paysan propose la visite de son isba, contre deux dollars. Malgré mon malaise (vous imaginez que je montre mon intérieur à des Japonais de passage pour arrondir ma retraite ?), j'accepte: pièce unique autour du poêle multi-usages, four, radiateur, dortoir; pauvres ustensiles usés, et même grand-mère assise sous un calendrier avec photo... d'Eminem. Un des touristes entrés en même temps que moi (du genre à porter autour du cou du matériel photo aussi coûteux que le voyage) fait un tour rapide et refuse de payer le pourboire demandé: "pas assez typique". Honte à mon peuple.

Iaroslav




Un joli nom, qui fait rêver (je ne sais plus où j'ai lu que le voyage, c'était avant tout des mots), mais une ville russe comme tant d'autres, blocs sinistres, trottoirs défoncés, marché couvert tenu par des Géorgiens... Deux centres d'intérêt: l'église Saint Elie (1647), aux fresques magnifiques, et le monastère du Saint Sauveur. Je me rends compte que j'ai tout oublié des savantes explications données par les guides universitaires qui débitent leur leçon par coeur. A quoi bon de telles visites guidées ? Ne reste que l'impression visuelle, quelques souvenirs partiels... Aussi je ne vais pas vous assommer avec tous ces détails inutiles. C'était beau et intéressant, mais j'aurais voulu me balader à mon rythme (ce que je fais depuis 2005). Photo: nos deux guides, la prof de russe sur le bateau (la jeune) et l'hyper-diplômée- intarissable-sur-les-églises; deux visions de la Russie en 2003. Et l'église du prophète Elie.

Itinéraire

Pour que vous compreniez bien le circuit, une petite carte






L'escale d'Uglitch




Bien sûr il y avait -heureusement - les escales. Comble du kitsch commercial, nous étions parfois accueillis, sur la jetée, par une fanfare qui jouait... la Brabançonne !! Entre les matriochkas et les insignes communistes, on trouvait parfois un joli jouet en bois sur les étals de babioles; à Uglitch, la spécialité était les montres, fabriquées, paraît-il, sur place. Certaines ravissantes, en médaillon, pour les dames. Mais ne boudons pas notre plaisir: c'était gai de marcher et même de fausser un peu compagnie au "personnel encadrant", guides et accompagnateurs (ça ne durait jamais longtemps, on se faisait rappeler à l'ordre). A Uglitch, deux centres d'intérêt: la cathédrale de la Transfiguration(la blanche) et l'église de st Dimitri sur le Sang (allusion à la mort du fils cadet d'Ivan le Terrible, une sombre histoire attribuée à Boris Godounov); à ce temps-là, la vie humaine comptait peu, mais on était assuré d'une église à son nom. Toutes deux sont des merveilles, dehors et dedans.
Photos: extraites du livre offert par "Le Soir", les miennes du lieu sont nulles, allez faire de bonne photos avec une dizaine de groupes se succédant sans interruption...