lundi 31 mars 2008

Les vaches du destin




La première étape se passe sans trop de problèmes; Laurence me fatigue par ses bavardages incessants (Marie est une coéquipière qui dort presque sans arrêt) et nous arrivons épuisées, de nuit, dans un petit hôtel que je connais après Budapest (plus de 1000 km).


Le lendemain, passage de la frontière sans histoire; et on affronte les routes roumaines et leurs ornières. Mon but est Medias, où nous attendent Blondel et sa famille.


Un peu après Alba Julia, la route est large et droite, et je ne me méfie pas; tout à coup surgissent de la gauche des vaches en débandade; elles envahissent la chaussée en galopant (c'est le mot); je freine mais ne peux les éviter.


Voyez la photo: côté du conducteur défoncé, phare cassé, et coup de corne dans le pare-brise...


Heureusement nous ne sommes pas blessées, juste une grosse émotion, surtout pour Laurence, qui est, comme je le disais, sensible et délicate. La vache disparaît et je ne connaîtrai jamais son sort !


Mon sang-froid prend le dessus; une sorte de policier local vient aux nouvelles: j'exige un vrai constat de police et il téléphone à Alba Julia; longue attente, pendant laquelle nous mangeons de la ciorba chez la femme du policier. Les policiers de la ville sont désagréables et m'expliquent que la loi dit que je "dois prévoir les obstacles"; en fait je devine qu'ils veulent un bakchich mais je ne leur donne rien et je refuse de signer une déclaration comme quoi je serais en tort... Notez que tout cela se passe en roumain, que je suis loin de maîtriser parfaitement, mais la colère me fait trouver les mots.


Finalement tout est terminé à la nuit tombante et je repars dans cet équipage vers Medias, où Blondel, que j'ai réussi à prévenir par téléphone, m'attend à l'entrée de la ville, pour me guider dans le noir. 80 km sur des routes non éclairées avec le pare-brise dans cet état...

Aucun commentaire: