Tout un art !
D'abord les trois repas quotidiens sont à peu près semblables : viande et légumes dès le matin. Ensuite la table est dressée à l'orientale, c'est-à-dire que l'on offre trop pour être sûr qu'il y a assez... ce qui entraîne forcément un certain gaspillage. Le cochon est roi, et on tue l'intéressé pour Noël; on le mange en charcuteries et conserves diverses juqu'à épuisement... et puis on attend le Noël suivant !
Les campagnes sont évidemment favorisées, et si l'on veut son cochon, il faut des relations...
Le mouton n'a pas bonne presse - réservé aux basses classes. Pas de poisson. Le boeuf est rare. Et chacun élève ses poules.
La cuisine roumaine se mijote, et les ménagères passent beaucoup de temps à la préparation de plats compliqués qui restent au menu plusieurs jours; les moyens de conservation étant souvent rudimentaires, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous.
Ce n'est pas le cas de Geta, qui a les moyens de se procurer le meilleur, mais toujours en grande quantité, car si on trouve, il faut stocker. Et le stockage, ce n'est pas son fort...
Le pain est un vrai problème, jamais frais, toujours rassis ou tout à fait sec.
Quant aux boissons... La tuica, alcool de prune distillé deux fois pour augmenter sa teneur en alcool, est l'ennemi n°1 des familles; sa fabrication est en principe interdite, mais tout le monde passe outre et sa consommation est dangereusement quotidienne; nous disons "boire cmme un Polonais", sans connaître les Roumains. Et si on manque de prunes, on la distille à partir de maïs ou de n'importe quoi, ce qui n'arrange rien. Un redoutable tord-boyaux.
Le vin se fabrique également à la maison; le résultat est une boisson douceâtre assez fruitée, parfois très alcoolisée; le "vrai" vin a depuis longtemps disparu des commerces et notre expérience nous apprendra que le vin français que nous apportons en cadeau n'est pas du tout apprécié.
Bref, en Roumanie, faut pouvoir "descendre"; et aussi digérer le café turc (c'est-à-dire cuit et non passé).
Sur la photo vous pouvez distinguer un de ces grands poêles en faïence, que l'on trouve partout dans les maisons à la campagne; ils sont alimentés au ... gaz; d'ailleurs tout fonctionne au gaz en Roumanie, et à cette époque on gaspille sans remords (pas de compteur et prix dérisoire).
2 commentaires:
Moi, j'ai souvenir d'avoir attendu longtemps le repas de midi (notamment un barbecue fait dans la montagne), et qu'on mangeait plutôt deux fois par jour et non trois, non???
Oui c'est exact, mais j'ai renoncé à raconter tous les détails; la fois où on est allé à Bilea, on devait ensuite pique-niquer dans la montagne, mais on a pris du retard et nous on crevait de faim et on mangeait des smarties dans notre voiture; finalement on a pique-niqué au bord d'une rivière sous la pluie mais il a fallu attendre que Florin fasse le barbecue et le feu ne prenait pas; et ensuite on est arrivés chez les parents de Geta devant une table monstrueuse et on n'avait plus faim !!
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