Est incontestablement Prague !
Nous nous y rendons en voiture, Jérôme, Marie et moi, pendant le congé de carnaval 1990. Il fait froid et sec, et les magnifiques bâtiments baroques de Prague nous apparaissent dans une merveilleuse lumière.
Prague sort à peine du communisme, et la ville n'est pas encore dédiée au tourisme de masse, comme aujourd'hui; c'est encore l'époque où on coupe l'eau dans les bons hôtels, où l'on vous sert à contre-coeur dans les commerces et où l'on peut se parquer sans problème Place Wenceslas. A l'hôtel Ambassador, où nous sommes descendus, il y a du champagne (pour trois fois rien) dans le minibar, et l'on nous sert des toasts au caviar avec de la vodka au repas du soir. Pour le reste, la nourriture fait un peu cantine, mais la joie de la découverte remplace la gastronomie. Quand on a l'habitude du camping, on apprécie d'être servi.
Devant l'hôtel, des frigos sont exposés à même la rue: magasin en plein air; de petites échoppes apparaissent un peu partout avec des produits disparus comme les fruits ou le petit électro-ménager.
Décrire Prague est superflu: je crois qu'il n'y a pas actuellement de ville plus visitée en Europe; en ce temps-là le Pont Charles est désert, la place du Thyn n'est pas défigurée par les stands de souvenirs kitsch et les gens se recueillent avec ferveur à l'emplacement du suicide par le feu de Jan Palach. Vaclav Havel jouit d'une popularité sans bornes: nous assistons même à un de ses discours qui rassemble une foule énorme sur la Place de la Vieille Ville.
Nous découvrons la ville avec ravissement: il faut dire qu'elle est belle, baroque, classique ou art nouveau, et qu'elle ploie sous le poids de l'histoire; pas détruite pendant la deuxième guerre mondiale (sauf une partie de l'hôtel de ville, non reconstruite pour servir de "souvenir"), c'est un pur joyau où chaque maison raconte une vie. Tout - ou presque - peut se visiter à pied. Les musées -un peu poussiéreux à l'époque - renferment des splendeurs, des Schiele, des Kokoshka, des Klimt; on passe devant la maison de Kafka; on évoque Smetana en se promenant le long de la Moldau; on ressent l'oppression dans le curieux cimetière juif, où les tombes sont superposées faute de place; on va même dans la périphérie visiter la villa Bertramka, où vécut un temps Mozart, et l'on se prend à imaginer la musique sublime dans ce lieu presque abandonné entre des tours staliniennes; on admire, on admire, on admire... Prague est un musée à ciel ouvert, et nous sommes séduits pour toujours.
Nous nous y rendons en voiture, Jérôme, Marie et moi, pendant le congé de carnaval 1990. Il fait froid et sec, et les magnifiques bâtiments baroques de Prague nous apparaissent dans une merveilleuse lumière.
Prague sort à peine du communisme, et la ville n'est pas encore dédiée au tourisme de masse, comme aujourd'hui; c'est encore l'époque où on coupe l'eau dans les bons hôtels, où l'on vous sert à contre-coeur dans les commerces et où l'on peut se parquer sans problème Place Wenceslas. A l'hôtel Ambassador, où nous sommes descendus, il y a du champagne (pour trois fois rien) dans le minibar, et l'on nous sert des toasts au caviar avec de la vodka au repas du soir. Pour le reste, la nourriture fait un peu cantine, mais la joie de la découverte remplace la gastronomie. Quand on a l'habitude du camping, on apprécie d'être servi.
Devant l'hôtel, des frigos sont exposés à même la rue: magasin en plein air; de petites échoppes apparaissent un peu partout avec des produits disparus comme les fruits ou le petit électro-ménager.
Décrire Prague est superflu: je crois qu'il n'y a pas actuellement de ville plus visitée en Europe; en ce temps-là le Pont Charles est désert, la place du Thyn n'est pas défigurée par les stands de souvenirs kitsch et les gens se recueillent avec ferveur à l'emplacement du suicide par le feu de Jan Palach. Vaclav Havel jouit d'une popularité sans bornes: nous assistons même à un de ses discours qui rassemble une foule énorme sur la Place de la Vieille Ville.
Nous découvrons la ville avec ravissement: il faut dire qu'elle est belle, baroque, classique ou art nouveau, et qu'elle ploie sous le poids de l'histoire; pas détruite pendant la deuxième guerre mondiale (sauf une partie de l'hôtel de ville, non reconstruite pour servir de "souvenir"), c'est un pur joyau où chaque maison raconte une vie. Tout - ou presque - peut se visiter à pied. Les musées -un peu poussiéreux à l'époque - renferment des splendeurs, des Schiele, des Kokoshka, des Klimt; on passe devant la maison de Kafka; on évoque Smetana en se promenant le long de la Moldau; on ressent l'oppression dans le curieux cimetière juif, où les tombes sont superposées faute de place; on va même dans la périphérie visiter la villa Bertramka, où vécut un temps Mozart, et l'on se prend à imaginer la musique sublime dans ce lieu presque abandonné entre des tours staliniennes; on admire, on admire, on admire... Prague est un musée à ciel ouvert, et nous sommes séduits pour toujours.
3 commentaires:
Désolé Jéjé mais décidement, tu fais tout pour ressembler à des stars, maintenant, t'as un petit air de Dave Gahan, et ton appareil photo il en jette, HIHIHIHIHIHI
C'était l'époque de Jéjé aux cheveux longs... En Roumanie, son look faisait sensation; toutes les minettes derrière lui...
Et le caviar-vodka, c'était dans un petit restaurant en sous-sol (pas à l'hôtel), très peu éclairé, et tu nous avais dit : à ce prix-là, on va s'offrir un festin. C'est la seule fois de ma vie où j'ai mangé du vrai caviar, je m'en souviendrai toujours !
L'ambiance dans la ville était électrique, ce discours de Vaclav Havel (auquel nous n'avons rien compris...) avait rassemblé beaucoup de monde.
De la chambre de l'hôtel, on distinguait tous les toits pointus et les clochers. Vraiment une ville spéciale au relant de révolution à chaque coin de rue. Je n'y suis jamais retourné, sans doute que je serais déçu maintenant.
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