Eh oui, encore un train ! Celui-ci est mythique, un des plus hauts du monde; le plus haut étant celui de la ligne Lima Huancayo, probablement détrôné par le récent train Pékin Lhassa...
C'est le train aux wagons jaunes et rouges familier aux lecteurs de Tintin (la sabotage sur le pont métallique) - mais depuis 1999, il a été vendu à une compagnie privée, Perurail, qui le réserve aux touristes pleins de dollars, les indigènes empruntant désormais le bus, beaucoup moins cher, sur la route enfin goudronnée. Les horaires sont fantaisistes, selon les demandes...
Nous embarquons donc à Cusco, adieu définitif à la ville centre du monde, et nous montons... Un arrêt à 4786m, autant dire qu'il faut sortir sa petite laine - ou en acheter une, justement un petit marché nous attend à la halte.
Fin de journée (le trajet dure 8h !!), on traverse la ville de Juliaca - et traverser n'est pas un vain mot, les gens dégagent la voie à notre passage... C'est un endroit d'une pauvreté et d'une saleté indescriptibles; on nous dit de fermer les rideaux des fenêtres pour éviter les jets de pierre... Je suis honteuse d'être du côté des nantis; moi qui ai ramé une bonne partie de ma vie, comment montrer ma solidarité ? Si la solidarité est possible dans un tel dénuement.
Au passage admirez les "taxis".
Puis c'est l'altiplano, le grand plateau et les marais qui annoncent le lac.
A la nuit tombante, nous arrivons à Puno, arrêt du train à une centaine de mètres de notre hôtel; un car vient nous chercher; je confie ma valise, mais je vais à pied, même si la guide cherche à me dissuader (ainsi que quelques autres), prétextant des miasmes des marais, dangereux pour la santé !! J'ai toujours la honte.
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