Le lendemain, lorsque je narre mes aventures à Mustapha, il pousse les hauts cris : s'il avait su que je voulais aller au souk le soir, il m'aurait escortée! Bien difficile de lui faire admettre que je veux me balader seule. Pour la fameuse mosquée, je n'y coupe pas: il m'accompagne, laissant la voiture très mal parquée à l'entrée du souk. Cette mosquée est réputée dans tout le monde arabe, et elle est en effet vaste et belle. Pour y entrer, la femme impure que je suis doit se déguiser. Mon affublement grisâtre est pourtant presque joyeux à côté des nombreuses femmes disparaissant complètement sous un tchador noir, qui gesticulent et pleurent bruyamment devant le tombeau de ... Jean-Baptiste. Ce sont des chiites en pélerinage depuis l'Irak ou l'Iran, et même Mustapha, qui est sunnite, les trouve à la limite du ridicule. Dans la grande salle de prières, un imam harangue une foule de pélerins des deux sexes, en poussant des cris repris en choeur. Je n'aime pas trop cela. J'ai bien du mal à me concentrer sur les oeuvres d'art...
Le tombeau vert est celui du grand Saladin, étrangement peu fréquenté. Au tombeau de Jean-Baptiste, hommes et femmes se poussent pour toucher les grilles avec un morceau d'étoffe, parfois un simple mouchoir en papier, qui deviendra sacré...
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