mardi 29 janvier 2008

Les lacs de Plitvice


Encore un site que personne ne connaît ! Pourtant une vraie merveille, située en Croatie: un parc national boisé, entourant une série de lacs reliés entre eux par des cascades; promenades à l'infini, à pied ou en barque, aires de pique-nique, barbecues et restauration en plein air - ah! les cevapcici !

Le camping est immense, comme celui de Belgrade, où nous avons fait étape; à notre grande surprise, des dames bien mises viennent quémander du café ou du thé auprès des quelques touristes étrangers, allemands pour la plupart; c'est qu'on manque de tout à l'intérieur du pays, plus encore qu'à la côte; dans les rares magasins, rayons vides ou collection de conserves périmées.

Des grand-mères vendent des crêpes maison, et proposent même de l'alcool artisanal contre quelques DM, la monnaie forte du moment. Je retrouverai cette ambiance de pénurie dix ans plus tard, lors de mes nombreux voyages en Roumanie.

Ce sera notre denière étape, avant le retour par les autoroutes autrichiennes et allemandes. Notre périple suscitera plus d'inquiétude que d'admiration: autour de nous on ne comprend pas ce désir d'aventure qui me tenaille: c'est tellement mieux de partir en voyage organisé et de n'avoir rien à penser ! Ce n'est pas mon avis: moi ce que j'aime, justement, c'est la difficulté. Oui certains soirs je ne savais pas où nous allions dormir ou manger, et avec des enfants, on ne s'arrête pas n'importe où....Non je ne connais pas les langues étrangères, juste quelques mots d'anglais et d'allemand. Ma fierté et mon bonheur, c'est d'avoir surmonté tous les problèmes, d'avoir mis des images sur les noms magiques des cartes, d'avoir rencontré la vie des gens ordinaires, et d'avoir vagabondé en toute liberté.

Sans oublier que côté budget, je m'en sortais avec les honneurs.

4 commentaires:

Jéjé a dit…

Sans doute l'un des plus beaux voyages de ma vie, mais trop jeune pour être conscient de l'inconscience de ma mère. A relire ce récit, je voyage cette aventure d'un autre oeil, celui d'une maman seule qui partage seulement ses réelles impressions du moment, alors que c'était impossible de les communiquer à ses enfants trop jeunes (delphine la plus grande du voyage avait 14 ans). J'ai l'impression, plus de 20 ans après, d'avoir subi ces 6 semaines sans me rendre compte de la différence culturelle des pays que nous avons traversés. Comme un manque maintenant, celui de n'avoir pas saisi les enjeux politiques qui se tramaient en arrière plan de notre voyage (je vois encore le nom de Tito assemblé en pierres blanches sur le flanc d'une montagne, au Montenegro ?). Quelques années après notre passage, le pays que nous avons traversé dans les deux sens n'existe plus. Ce que nous avons vu, vécu, appartient bel et bien au passé.
L'inconscience. Alors que maman parle d'hommes qui entourent la voiture pour juger la valeur de chaque pièce, je ne me rappelle que de laveurs de vitres, voire de la voiture toute entière (le temps d'une visite d'église). Je vois encore des enfants dévaler les collines avec des raviers de fraises fraichement cueillies pour nous les vendre, je vois des enfants toujours entourer notre voiture arrêtée devant un passage à niveau.
Suis sûr que ces expériences étranges et difficilement compréhensibles pour un enfant de 11 ans ont dû laisser quelque chose dans mon caractère.
Et c'est vrai qu'en le racontant autour de nous, personne ne captait réellement la dimension de notre voyage. Sauf peut-être monsieur Seguin, mon instituteur de 6ème primaire avec qui maman discutait longtemps à la sortie des classes, non ?

Virginie a dit…

Jéjé, tu as d'excellents souvenirs: le nom de Tito, c'était en Serbie; le nettoyage complet de la voiture, c'était à Pec, pendant la visite du monastère, les laveurs de carreaux c'était à l'attente du bac à Kotor, les fraises, c'était à Plitvice ! Je ne peux pas écrire tous les détails de ce voyage dans le blog, il faudrait des pages et des pages, mais moi j'ai des souvenirs très clairs. Bien sûr ce que tu as vécu enfant est imprimé en toi et a contribué à ta formation personnelle; c'est le plus beau cadeau qu'on peut faire à un enfant, c'est l'ouvrir au monde dès son jeune âge, il en restera toujours quelque chose. A cette époque j'étais seule et, comme tu le dis, pas d'adulte pour partager avec moi, mais j'étais heureuse comme une reine; j'ai vécu les difficultés comme des challenges de la vie; et c'est sans doute pour cela que je vis très bien ma solitude actuelle: le monde est mon pays.

Virginie a dit…

Il y a aussi un autre aspect: vous étiez de merveilleux enfants qu'on pouvait emmener partout et qui comprenaient pas mal de choses; avec vous je ne me sentais pas du tout seule !

Virginie a dit…

Monsieur Seguin ! Je l'avais bien oublié, celui-là ! Mais c'est exact, c'était un bon interlocuteur, un homme charmant.